Dans cette page : Le contexte économique | Le contexte politique | Réponse du pays au COVID-19
Pour les dernières mises à jour sur les principales réponses économiques des gouvernements pour faire face à l'impact économique de la pandémie COVID-19, veuillez consulter la plateforme de suivi des politiques du FMI "Policy Responses to COVID-19".
La Tunisie a été profondément touchée par la révolution du jasmin de 2011 qui a renversé le président Zine El Abidine Ben Ali, et le pays ne s'est jamais rétabli économiquement. La situation a été exacerbée par la crise sanitaire déclenchée par la pandémie de COVID-19 et par les crises politiques que connaît le pays ces dernières années. Selon les estimations du FMI, la croissance économique s'est établie à 2,2 % en 2022, car la guerre en Ukraine et la hausse des prix internationaux des matières premières ont aggravé les vulnérabilités existantes de l'économie tunisienne, contribuant à une forte augmentation du déficit commercial. Pour 2023, le FMI s'attend à ce que la croissance ralentisse encore à 1,6 %, avant de reprendre légèrement en 2024 (2,1 %).
La Tunisie a reçu des aides financières de plusieurs organisations internationales, telles que la Banque africaine de développement, le FMI et l'Union européenne (qui a déboursé 600 millions d'euros de prêts dans le cadre du programme d'aide d'urgence macro-financière). En octobre 2022, le FMI et les autorités tunisiennes ont conclu un accord au niveau des services pour soutenir les politiques économiques de la Tunisie avec un accord de 48 mois au titre du mécanisme élargi de crédit d'un montant de 1,9 milliard de dollars, dans le but de rétablir la stabilité extérieure et budgétaire de la Tunisie. En fait, les finances publiques du pays ont souffert ces dernières années, le déficit public atteignant 6,8% du PIB en 2022 notamment en raison des dépenses de subventions pour l'énergie et l'alimentation (qui représentaient respectivement 2,8% et 0,4% du PIB, selon le World Banque). De même, le ratio de la dette au PIB est passé à 88,8 % (contre 81,8 % un an plus tôt) et devrait augmenter légèrement en 2023, pour atteindre 89,2 % selon les prévisions du FMI. La majorité de la dette extérieure est publique ou à garantie publique, ce qui peut faire douter de la capacité du pays à assurer le service de sa dette. Les pressions inflationnistes ont considérablement augmenté, principalement en raison des marchés mondiaux et de la hausse des prix administrés, entraînant un taux global de 8,1 % en 2022. La Banque centrale de Tunisie a relevé son taux directeur de 75 points de base à la fin de l'année, à 8 %, en sa troisième augmentation de 2022 ; néanmoins, le FMI s'attend à ce que le taux d'inflation reste élevé sur l'horizon de prévision, à 8,5% cette année et 7,9% en 2024. La pression sur le dinar face au dollar s'est accrue mais le niveau des réserves de change est resté stable. Parmi les politiques nécessaires pour restaurer la stabilité macroéconomique, le FMI indique une réduction consciente du déficit budgétaire par une réforme fiscale équitable, un contrôle strict de la masse salariale du secteur public, des subventions mieux ciblées et des réformes profondes des entreprises publiques.
La Tunisie est affligée par des disparités économiques croissantes qui favorisent ses régions côtières, qui représentent plus de 80 % des zones urbaines et 90 % de l'emploi global. Les taux de pauvreté les plus élevés sont concentrés dans les zones rurales, en particulier celles du nord-ouest et du sud-ouest du pays (souvent supérieures à 33%). A l'inverse, la grande région de Tunis affiche les valeurs les plus faibles (Carnegie). Selon les derniers chiffres de l'Institut National de la Statistique (INS), au T3/2022, le taux de chômage s'élevait à 15,3% ; néanmoins, le chômage des jeunes - à 37,8% - était particulièrement élevé.
Indicateurs de croissance | 2020 | 2021 | 2022 (E) | 2023 (E) | 2024 (E) |
---|---|---|---|---|---|
PIB (milliards USD) | 42,54 | 46,69 | 46,60 | 49,82 | 51,53 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | -8,8 | 4,4 | 2,5 | 1,3 | 1,9 |
PIB par habitant (USD) | 3.574 | 3.885 | 3.842 | 4.072 | 4.177 |
Solde des finances publiques (en % du PIB) | -7,2 | -6,5 | -7,2 | -4,6 | -3,8 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 77,6 | 79,9 | 79,4 | 80,0 | 79,1 |
Taux d'inflation (%) | 5,6 | 5,7 | 8,3 | 10,9 | 9,5 |
Taux de chômage (% de la population active) | 17,4 | 16,2 | 0,0 | 0,0 | 0,0 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -2,51 | -2,78 | -3,98 | -3,55 | -2,92 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -5,9 | -6,0 | -8,6 | -7,1 | -5,7 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database, Latest available data
Note : (E) Données estimées
L'agriculture est un secteur clé de l'économie tunisienne, représentant 10,1 % du PIB et employant 14 % de la population active (Banque mondiale, dernières données disponibles). Le pays compte 9,7 millions d'hectares de terres agricoles, soit 62% de sa superficie totale (FAO). Une amélioration des méthodes de production ces dernières années a permis au secteur de se développer et de se moderniser (culture d'oliviers, d'arbres fruitiers et de palmiers) tout en permettant au pays d'atteindre un niveau d'autosuffisance alimentaire. L'agriculture biologique est également en plein essor, la Tunisie étant l'un des pays les plus productifs d'Afrique. L'huile d'olive représente la plus grande part des exportations agricoles, suivie des dattes, des olives et des fruits frais. Selon les derniers chiffres de l'Observatoire national de l'agriculture, la valeur ajoutée du secteur agricole a augmenté de 2% en glissement annuel au deuxième trimestre 2022, après une hausse de 3,3% enregistrée au premier trimestre.
L'industrie représente 23,1% du PIB et emploie 33% de la population active. Les secteurs industriels du pays sont principalement orientés vers l'exportation. Parmi les secteurs en déclin, il y a l'industrie du cuir et de la chaussure, le papier, le carton, le plastique et le bois. Les secteurs des produits chimiques et des textiles et vêtements avaient connu une croissance ces dernières années; cependant, la crise économique déclenchée par la pandémie de Covid-19 a surtout touché le secteur du textile et de l'habillement et les sous-secteurs de l'ingénierie mécanique et électrique, qui sont encore en phase de reprise. Globalement, le secteur manufacturier est estimé à 14 % du PIB (Banque mondiale). Selon les derniers chiffres de l'Institut National de la Statistique, au T3/2022, la production industrielle a baissé de 1,2% par rapport au trimestre précédent, en raison du recul enregistré dans l'industrie manufacturière (-0,5%) et dans les industries extractives (- 4,8 %). La production a également diminué dans le secteur de l'énergie (-3 %), les industries agricoles et alimentaires (-4,6 %), les mines (-15,9 %) et le secteur du raffinage du pétrole (-7,5 %).
L'économie locale est largement tournée vers les services, qui représentent 60,1% du PIB, y compris les secteurs en plein essor des TIC (technologies de l'information et de la communication) et du tourisme. La formation professionnelle et la recherche sont des secteurs porteurs. Le secteur des services dans son ensemble emploie 53% de la main-d'œuvre du pays. L'industrie du tourisme est également importante pour l'économie du pays : après avoir souffert des restrictions internationales imposées lors de la pandémie de COVID-19, elle a montré des signes de reprise en 2022 lorsque la Tunisie a accueilli 6,12 millions de touristes, marquant une forte augmentation de 159 % par rapport à l'année précédente. Néanmoins, les arrivées de touristes étaient toujours inférieures de 32% à celles de 2019, lorsque le pays avait accueilli un record de 9,43 millions de touristes (données de l'Office national du tourisme).
Répartition de l'activité économique par secteur | Agriculture | Industrie | Services |
---|---|---|---|
Emploi par secteur (en % de l'emploi total) | 13,8 | 33,5 | 52,8 |
Valeur ajoutée (en % du PIB) | 10,1 | 23,1 | 60,1 |
Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) | -2,5 | 8,6 | 4,0 |
Source : Banque Mondiale, Dernières données disponibles.
Retrouvez plus d’information sur votre secteur d'activité sur notre service Etudes de marché.
L'indicateur de liberté économique mesure dix composantes de la liberté économique, regroupées en quatre grandes catégories : la règle de droit (droits de propriété, niveau de corruption) ; Le rôle de l'Etat (la liberté fiscale, les dépenses du gouvernement) ; L'efficacité des réglementations (la liberté d'entreprise, la liberté du travail, la liberté monétaire) ; L'ouverture des marchés (la liberté commerciale, la liberté d'investissement et la liberté financière). Chacune de ces 10 composantes est notée sur une échelle de 0 à 100. La note globale du pays est une moyenne des notes des 10 composantes.
Liberté économique dans le monde (carte interactive)
Source : Indice de liberté économique, Heritage Foundation
Le classement de l'environnement des affaires mesure la qualité ou l'attractivité de l'environnement des affaires dans les 82 pays couverts par les prévisions de The Economist. Cet indicateur est défini par l'analyse de 10 critères : l'environnement politique, l'environnement macro-économique, les opportunités d'affaires, les politiques à l'égard de la libre entreprise et de la concurrence, les politiques à l'égard de l'investissement étranger, le commerce extérieur et le contrôle des changes, les taux d'imposition, le financement des projets, le marché du travail et la qualité des infrastructures.
Source : The Economist Intelligence Unit - Business Environment Rankings 2020-2024
Consultez l'analyse risque pays proposée par Credimundi.
- Nidaa Tounes : laïque, moderniste, investi sur les questions de sécurité
Parmi les autres partis notables :
- Le Front Populaire : gauche, fruit de la fusion des partis socialistes, progressistes, verts et nationalistes arabes
- Afek Tounes : laïque, libéral
-Tahya Tounes : laïc, libéral, bourguibis
-Machrouu Tounes: parti attrape-tout laïc
Néanmoins, suite à la nouvelle constitution de 2022, la Tunisie est passée du système hybride parlementaire-présidentiel de sa constitution post-révolutionnaire à un système présidentiel.
Suite à un référendum constitutionnel de 2022, le président a désormais plus de pouvoirs puisqu'il est chargé de nommer le Premier ministre et les membres du gouvernement, sans avoir besoin de demander l'approbation du parlement, et ne peut être censuré sans une majorité des deux tiers du parlement et du conseil de représentants régionaux. De plus, le président peut révoquer unilatéralement les membres du gouvernement.
La nouvelle constitution de 2022 a créé une deuxième chambre du parlement appelée Conseil des régions et des districts. Il est composé de personnes élues par les membres des conseils régionaux et de district au lieu du suffrage universel (art. 81). Dans l'ensemble, la nouvelle constitution affaiblit les pouvoirs du parlement, qui peut encore rédiger et promulguer des lois mais ne peut voter une motion de défiance à l'égard du gouvernement qu'à la majorité des deux tiers.
Le classement mondial, publié chaque année, permet de mesurer les violations de la liberté de la presse dans le monde. Il reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net-citoyens de chaque pays et les moyens mis en œuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. Au final, une note et une position sont attribuées à chaque pays. Afin d’établir ce classement, Reporters Sans Frontières a réalisé un questionnaire adressé aux organisations partenaires, aux 150 correspondant de RSF, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme, reprenant les principaux critères – 44 au total – permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. Ce questionnaire recense l’ensemble des atteintes directes contre des journalistes ou des net-citoyens (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces, etc.) ou contre les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions, etc.).
L'indicateur de liberté politique fournit une évaluation annuelle de l'état de la liberté dans un pays, telle qu'elle est vécue par les individus. L'enquête mesure le degré de liberté à travers deux grandes catégories : la liberté politique et les libertés individuelles. Le processus de notation est basé sur une liste de 10 questions relatives aux droits politiques (sur le processus électoral, le pluralisme politique, la participation et le fonctionnement du gouvernement) et de 15 questions relatives aux libertés individuelles (sur la liberté d'expression, de croyance, le droit d'association, d'organisation et l’autonomie des individus). Des notes sont attribuées à chacune de ces questions sur une échelle de 0 à 4, où 0 représente le plus petit degré de liberté et 4 le plus grand degré de liberté. La note globale d’un pays est une moyenne des notes données à chaque question. Elle va de 1 à 7, 1 correspondant au plus haut degré de liberté et 7 au plus bas.
Liberté politique dans le monde (carte interactive)
Source : Liberté dans le monde, Freedom House
To find out about the latest status of the COVID-19 pandemic evolution and the most up-to-date statistics on the disease in Tunisia, visit the official portal on COVID-19 of the Ministry of Health, which also provides data on the geographical distribution of the epidemic in the country.
For the international outlook you can consult the latest situation reports published by the World Health Organisation as well as the global daily statistics on the coronavirus pandemic evolution including data on confirmed cases and deaths by country.
For the up-to-date information on all the measures applicable to movement of goods during the period of sanitary emergency due to the COVID-19 outbreak (including eventual restrictions on imports and exports, if applicable), please consult the website of the Tunisian Customs Authority (in French and Arabic).
For a general overview of trade restrictions due to COVID-19 pandemic in the world, please consult the International Trade Centre's COVID-19 Temporary Trade Measures webpage.
For the information on the economic recovery scheme put in place by the Tunisian government to address the impact of the COVID-19 pandemic on the national economy, please visit the website of the Ministry of Finance (in French and Arabic). For a summary in English of the economic and fiscal measures in vigour, consult the dedicated page from KPMG.
For the general overview of the key economic policy responses to the COVID-19 outbreak (fiscal, monetary and macroeconomic) taken by the Tunisian government to limit the socio-economic impact of the COVID-19 pandemic, please consult the section dedicated to Tunisia in the IMF’s Policy Tracker platform.
Une remarque sur ce contenu ? Contactez-nous.
© eexpand, Tous droits de reproduction réservés.
Dernières mises à jour en Juin 2023