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drapeau Sénégal Sénégal : Contexte politico-économique

Dans cette page : Le contexte économique | Le contexte politique

 

Le contexte économique

La conjoncture économique

Après avoir enregistré une décennie de forte croissance, l'économie sénégalaise a été touchée par la pandémie de Covid-19, mais a fait partie de la minorité d'économies qui ont réussi à éviter la récession. En 2023, les troubles intérieurs et les tensions politiques régionales ont perturbé la consommation et l'investissement, affectant des secteurs tels que l'industrie manufacturière, l'agriculture et le commerce de détail. En conséquence, la croissance économique a été limitée à +4,6 %, ce qui reste inférieur aux niveaux d'avant la pandémie, selon le FMI. L'économie sénégalaise a fait preuve de résilience en 2024, avec des estimations préliminaires indiquant une croissance du PIB réel d'environ 6 %, tirée par de solides performances dans le secteur des hydrocarbures. Le FMI s'attend à ce que la croissance s'accélère pour atteindre environ 9 % en 2025, grâce au développement des ressources en hydrocarbures du pays, avant de ralentir à 4,9 % l'année suivante.

En ce qui concerne les finances publiques, les autorités restent déterminées à atteindre les objectifs d'assainissement budgétaire. Toutefois, le déficit budgétaire a atteint 11,7 % du PIB, tandis que la dette de l'administration centrale était estimée à 105,7 % du PIB à la fin de 2024. Les conditions de financement se sont resserrées en raison des contraintes des marchés régionaux, des retards dans le soutien des donateurs et d'une plus grande dépendance à l'égard d'emprunts extérieurs à court terme onéreux. Ces défis soulignent la nécessité d'une stratégie d'assainissement budgétaire crédible. En outre, en février 2025, l'audit de la Cour des comptes a révélé d'importantes révisions des données budgétaires du Sénégal pour la période 2019-2023. Le déficit budgétaire moyen a été revu à la hausse de 5,6 points de pourcentage du PIB, et la dette de l'administration centrale a augmenté de 74,4 % à 99,7 % du PIB à la fin de 2023. Ces révisions reflètent principalement des passifs précédemment non divulgués, y compris des prêts cachés équivalant à 25,3 % du PIB. À la suite de cette découverte, les autorités du pays ont exprimé leur intention de demander un nouveau programme soutenu par le FMI et se concentrent sur la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE) révisé, dont l'objectif est de promouvoir une croissance forte et inclusive tirée par le secteur privé grâce à la transformation structurelle et à la diversification, en mettant l'accent sur l'accélération de la production nationale de fournitures essentielles par le biais de politiques sectorielles (FMI). Accroître la mobilisation des recettes, reconstituer les réserves budgétaires, placer la dette publique sur une trajectoire descendante, améliorer l'environnement des entreprises, renforcer le filet de sécurité sociale, élargir l'accès à une éducation de qualité, lutter contre le chômage des jeunes et s'attaquer aux faiblesses du système financier figurent parmi les principaux défis identifiés par le FMI. Entre-temps, l'inflation est restée faible en 2024, avec une moyenne de 0,8 %, ce qui a favorisé un environnement de prix stable.

Selon la Banque mondiale, si les réformes du secteur privé se poursuivent, la couche pauvre de la population sénégalaise pourra progressivement accéder à des secteurs à forte croissance ou à valeur ajoutée, tels que l'horticulture ou la transformation des produits agricoles. En 2023, le taux de chômage du pays était de 2,8% (Banque mondiale, estimation BIT). Plusieurs études statistiques menées par l'ANSD indiquent que près de 97 % des unités économiques fonctionnent de manière informelle et que 96,4 % de la population active travaille dans le secteur informel, tant dans les zones urbaines que rurales. Globalement, la pauvreté (selon le seuil de pauvreté des pays à faible revenu intermédiaire) est restée stable à environ 36,3 % en 2023 (Banque mondiale), tandis que le PIB par habitant (PPA) du pays était estimé à 5 056 USD en 2024 (FMI).

 
Indicateurs de croissance 2023 (E)2024 (E)2025 (E)2026 (E)2027 (E)
PIB (milliards USD) 30,9433,6937,8040,6143,46
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) 4,66,09,34,95,2
PIB par habitant (USD) 1.7031.8051.9722.0612.147
Endettement de l'Etat (en % du PIB) 81,284,380,581,081,5
Taux d'inflation (%) 5,91,52,02,02,0
Balance des transactions courantes (milliards USD) -5,82-4,27-3,13-2,39-2,29
Balance des transactions courantes (en % du PIB) -18,8-12,7-8,3-5,9-5,3

Source : FMI - World Economic Outlook Database, Dernières données disponibles.

Note : (E) Données estimées

 

Les principaux secteurs économiques

Le Sénégal est riche en minéraux, notamment en phosphates et en minerai de fer. Le pays est l'un des principaux producteurs de phosphate au monde et possède d'importants gisements de zirconium, de titane, de marbre, d'or et de calcaire, ainsi que plusieurs types de pierres précieuses. Bien que seulement un cinquième des terres soient arables, l'agriculture emploie 21,6 % de la population active et contribue à 17,4 % du PIB (Banque mondiale). L'agriculture sénégalaise est très vulnérable aux aléas climatiques et aux menaces acridiennes. Les principales cultures du pays sont l'arachide, le pois noir, le manioc, la pastèque, le mil, le riz et le maïs. La pêche est également une source importante de revenus. Selon la FAO, la production céréalière totale prévue pour 2024 est de 3,8 millions de tonnes, soit environ 8 % de plus que la moyenne des cinq années précédentes.

 Le secteur industriel contribue à 24,3 % du PIB et emploie 22,3 % de la population active (Banque mondiale). Il repose essentiellement sur la production d'engrais et d'acide phosphorique - qui est envoyé en Inde, ainsi que sur la transformation des arachides (huile et farine de bétail) et la transformation des produits de la mer (malgré une raréfaction des ressources). Le segment industriel le plus important est celui de la production alimentaire, suivi par le textile et les industries chimiques. Les industries sénégalaises produisent également des matériaux de construction, des machines, des équipements, de l'électricité et de l'eau. Dans l'ensemble, on estime que le secteur manufacturier représente 15 % du PIB du pays. Selon l'Office national des statistiques, en 2024, le chiffre d'affaires cumulé du secteur industriel a augmenté de 5,3 % par rapport à son niveau de 2023.

Le secteur des services contribue à hauteur de 49,2 % au PIB et emploie 56,1 % de la population active (Banque mondiale). Il bénéficie de l'excellente infrastructure de télécommunications du pays, qui favorise les investissements dans les téléservices et l'Internet. Ce secteur est en pleine expansion. Le tourisme se développe également, notamment auprès des voyageurs européens : les arrivées de touristes internationaux ont atteint 96 % de leur niveau d'avant la pandémie au cours de la période janvier-juillet 2024. Le Sénégal compte 26 banques enregistrées. Le secteur bancaire du pays a attiré plusieurs institutions étrangères qui souhaitent utiliser Dakar comme base d'expansion régionale. Il s'agit notamment de banques nigérianes telles que United Bank of Africa (UBA), First National Bank et Diamond Bank, ainsi que Attijari Bank et Bank of Africa du Maroc. Si les plus grandes banques commerciales restent essentiellement françaises, leur position dominante est de plus en plus contestée par de nouveaux entrants tels qu'Ecobank, UBA et la fusion d'Attijari, de CBAO et de la Banque sénégalo-tunisienne (données de l'U.S. Trade Administration).

 
Répartition de l'activité économique par secteur Agriculture Industrie Services
Emploi par secteur (en % de l'emploi total) 21,6 22,3 56,1
Valeur ajoutée (en % du PIB) 17,4 24,3 49,2
Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) 7,3 3,7 4,7

Source : Banque Mondiale, Dernières données disponibles.

 

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Indicateur de liberté économique

Définition :

L'indicateur de liberté économique mesure dix composantes de la liberté économique, regroupées en quatre grandes catégories : la règle de droit (droits de propriété, niveau de corruption) ; Le rôle de l'Etat (la liberté fiscale, les dépenses du gouvernement) ; L'efficacité des réglementations (la liberté d'entreprise, la liberté du travail, la liberté monétaire) ; L'ouverture des marchés (la liberté commerciale, la liberté d'investissement et la liberté financière). Chacune de ces 10 composantes est notée sur une échelle de 0 à 100. La note globale du pays est une moyenne des notes des 10 composantes.

Note :
58/100
Rang mondial :
111
Rang régional :
16

Liberté économique dans le monde (carte interactive)
Source : Indice de liberté économique, Heritage Foundation

 
 

Risque pays

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Le contexte politique

Chefs de gouvernement
Président : Bassirou Diomaye FAYE (depuis le 2 avril 2024)
Premier ministre : Ousmane SONKO (depuis le 2 avril 2024)
Les prochaines élections
Présidentielle : Mars 2029
Assemblée nationale : novembre 2029
Les principaux partis politiques
Le Sénégal maintient un système multipartite solide, où le nombre de partis est important. Les principaux partis politiques du pays sont

- Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF) : populisme de gauche, panafricanisme, a obtenu une victoire importante aux élections législatives de novembre 2024, obtenant 130 sièges sur 165 à l'Assemblée nationale.
- Takku Wallu Sénégal (TWS) : centre à centre-droit, coalition formée en septembre 2024, comprenant d'anciens partis au pouvoir tels que l'Alliance pour la République (APR) et le Parti démocratique sénégalais (PDS).
Jàmm ak Njariñ : centre-gauche à gauche, formé après la dissolution de la coalition Unis dans l'espoir (BBY) en septembre 2024, cette coalition comprend l'Alliance des forces de progrès (AFP) et le Parti socialiste sénégalais (PS).
- Sàmm Sa Kàddu (SSK) : coalition de la grande tente.

Les autres partis/coalitions représentés au Parlement sont les suivants : Andu Nawlé, Farlu, Jël Linu Moom, Kiraay ak Natangue, Sénégaal Kese, And Ci Koolutè, And Beesal Sénégal, et Sopi Sénégal.
La nature de l'Etat
Une république unitaire avec un système présidentiel.
Le pouvoir exécutif
Le président du Sénégal est le chef de l'État et du gouvernement. Il est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Le président détient d'importants pouvoirs exécutifs, notamment celui de commandant en chef des forces armées, de superviser la mise en œuvre des lois et de gérer l'administration du pays. Le Premier ministre, nommé par le président, est le chef du gouvernement. Le Conseil des ministres est nommé directement par le président.
Le pouvoir législatif
Le Sénégal est doté d'un pouvoir législatif monocaméral. L'Assemblée nationale est composée de 165 membres élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. Le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et l'Assemblée nationale. Contrairement à d'autres systèmes, le Président n'a pas le pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale. Le peuple sénégalais jouit de droits politiques considérables et participe activement au processus démocratique.
 

Indicateur de la liberté de la presse :

Définition :

Le classement mondial, publié chaque année, permet de mesurer les violations de la liberté de la presse dans le monde. Il reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net-citoyens de chaque pays et les moyens mis en œuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. Au final, une note et une position sont attribuées à chaque pays. Afin d’établir ce classement, Reporters Sans Frontières a réalisé un questionnaire adressé aux organisations partenaires, aux 150 correspondant de RSF, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme, reprenant les principaux critères – 44 au total – permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. Ce questionnaire recense l’ensemble des atteintes directes contre des journalistes ou des net-citoyens (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces, etc.) ou contre les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions, etc.).

Rang mondial :
49/180
 

Indicateur de liberté politique

Définition :

L'indicateur de liberté politique fournit une évaluation annuelle de l'état de la liberté dans un pays, telle qu'elle est vécue par les individus. L'enquête mesure le degré de liberté à travers deux grandes catégories : la liberté politique et les libertés individuelles. Le processus de notation est basé sur une liste de 10 questions relatives aux droits politiques (sur le processus électoral, le pluralisme politique, la participation et le fonctionnement du gouvernement) et de 15 questions relatives aux libertés individuelles (sur la liberté d'expression, de croyance, le droit d'association, d'organisation et l’autonomie des individus). Des notes sont attribuées à chacune de ces questions sur une échelle de 0 à 4, où 0 représente le plus petit degré de liberté et 4 le plus grand degré de liberté. La note globale d’un pays est une moyenne des notes données à chaque question. Elle va de 1 à 7, 1 correspondant au plus haut degré de liberté et 7 au plus bas.

Classement :
Libre
Liberté politique :
3/7
Libertés individuelles :
3/7

Liberté politique dans le monde (carte interactive)
Source : Liberté dans le monde, Freedom House

 

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