Pour les dernières prévisions sur les impacts économiques causés par la pandémie de coronavirus, veuillez consulter la plateforme de suivi des politiques du FMI "Policy Responses to COVID-19" pour les réponses économiques clés des gouvernements.
La situation politique et sécuritaire précaire qui caractérise la République centrafricaine (RCA) depuis 2013 impacte négativement la croissance économique. Depuis 2020, les effets économiques néfastes de la pandémie de Covid-19 ont encore aggravé les nombreux défis auxquels le pays est confronté. Après s'être contractée de -1 % en 2021, la croissance du PIB devrait se redresser à 4 % en 2022 et 5 % en 2023 (FMI), soutenue par la consommation privée et les prix élevés des matières premières. La croissance économique devrait être soutenue par l'achèvement des projets énergétiques et la reprise des activités agricoles et minières, ainsi que par l'aide internationale.
La RCA n'a été que peu touchée sur le plan sanitaire par la pandémie de Covid-19, mais elle a souffert de ses conséquences économiques. Fin 2020-début 2021, la détérioration de la situation sécuritaire et la fermeture prolongée du corridor commercial avec le Cameroun ont eu un impact économique et fiscal important. Les subventions ont également été retardées en raison de la détérioration des relations avec les donateurs de la RCA. Les réformes fiscales ont néanmoins permis d'améliorer les finances publiques. Le déficit budgétaire qui est passé à -3,3% du PIB en 2020 a diminué à -1,1 % PIB en 2021, et devrait rester stable à -1,2 % PIB en 2022 (Coface). La RCA est fortement dépendante d'une aide extérieure qui permet au pays de limiter son déficit budgétaire. Plus de la moitié des dépenses publiques sont couvertes par des financements externes multi- ou bilatéraux, dont une grande partie sous forme de dons (Coface). Le ratio de la dette publique au PIB est passé de 44,1 % en 2020 à 46,5 % en 2021, et devrait suivre une tendance à la baisse et atteindre 44 % en 2022 et 42,3 % en 2023 (FMI). Il est inférieur au plafond de 70 % imposé par la CEMAC, mais plus des trois quarts de la dette publique est extérieure, exposant la RCA à un risque élevé de surendettement. L'inflation est passée de 2,3 % en 2020 à 3,7 % en 2021 (FMI), reflétant la détérioration des conditions de sécurité. Elle devrait diminuer et se stabiliser à 2,5 % en 2022 et 2023 (FMI). Les priorités du gouvernement restent le soutien à la relance économique et à la réduction de la pauvreté et la poursuite du programme de réformes structurelles soutenu par le FMI. En décembre 2019, le FMI a approuvé un accord triennal au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) pour un montant d'environ 115,1 millions de USD. Ce programme vise à maintenir la stabilité macroéconomique, à renforcer les capacités administratives, la gouvernance et le climat des affaires et à répondre aux besoins de la balance des paiements. En raison de sa mauvaise mise en œuvre et de l'intensification du conflit intérieur, le programme a été suspendu. En décembre 2021, le FMI a approuvé un programme suivi par le personnel (SMP) de sept mois, conçu pour aider les autorités à relever les défis économiques liés à la crise sécuritaire et à la pandémie de Covid-19. Sa mise en œuvre satisfaisante est une condition de la reprise de la FEC. La RCA reste dans une situation très fragile, avec un environnement sécuritaire instable, des capacités administratives limitées, une mauvaise gouvernance et un manque de cohésion sociale.
Selon la Banque mondiale, plus de 70 % de la population centrafricaine vit en dessous du seuil de pauvreté et les inégalités sont considérables. Selon l'indice de développement humain 2020 publié par le PNUD, la République centrafricaine était classée 188e (sur 189 pays). Le chômage est élevé, malgré des statistiques officielles trompeuses (6,4 % de la population en 2020 selon la Banque mondiale). La crise sécuritaire que la nation a enregistrée ces dernières années a creusé les inégalités sociales ainsi que le déficit des infrastructures sociales de base. Le pays compte plus de 630 800 déplacés internes et 632 000 réfugiés centrafricains ont trouvé refuge dans les pays voisins (Banque mondiale). La mission de paix des Nations unies (Minusca) a subi des pertes dans ses rangs et ne semble pas disposer de moyens suffisants.
Indicateurs de croissance | 2020 | 2021 | 2022 (E) | 2023 (E) | 2024 (E) |
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PIB (milliards USD) | 2,39 | 2,59 | 2,46 | 2,74 | 2,91 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 1,0 | 1,0 | 0,4 | 2,5 | 3,8 |
PIB par habitant (USD) | 495 | 525 | 491 | 534 | 556 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 43,4 | 47,6 | 50,7 | 49,1 | 48,5 |
Taux d'inflation (%) | 0,9 | 4,3 | 5,8 | 6,3 | 2,7 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -0,20 | -0,29 | -0,33 | -0,24 | -0,21 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -8,2 | -11,0 | -13,3 | -8,8 | -7,4 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database - October 2021.
Note : (e) Donnée estimée
Indicateurs monétaires | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
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Franc CFA BEAC (XAF) - Taux de change annuel moyen pour 1 MAD | 60,46 | 60,06 | 59,21 | 61,03 | 60,61 |
Source : Banque Mondiale - Dernières données disponibles.
Répartition de l'activité économique par secteur | Agriculture | Industrie | Services |
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Emploi par secteur (en % de l'emploi total) | 69,8 | 6,3 | 23,9 |
Valeur ajoutée (en % du PIB) | 30,1 | 20,2 | 39,7 |
Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) | 3,2 | -0,2 | 0,3 |
Source : Banque Mondiale - Dernières données disponibles.
2018 | 2019 | 2020 | |
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Population active | 1.874.453 | 1.910.933 | 1.922.667 |
Source : International Labour Organization, ILOSTAT database
2017 | 2018 | 2019 | |
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Taux d'activité total | 73,10% | 72,80% | 72,48% |
Taux d'activité des hommes | 80,51% | 79,98% | 79,42% |
Taux d'activité des femmes | 65,84% | 65,76% | 65,68% |
Source : International Labour Organization, ILOSTAT database
L'indicateur de liberté économique mesure dix composantes de la liberté économique, regroupées en quatre grandes catégories : la règle de droit (droits de propriété, niveau de corruption) ; Le rôle de l'Etat (la liberté fiscale, les dépenses du gouvernement) ; L'efficacité des réglementations (la liberté d'entreprise, la liberté du travail, la liberté monétaire) ; L'ouverture des marchés (la liberté commerciale, la liberté d'investissement et la liberté financière). Chacune de ces 10 composantes est notée sur une échelle de 0 à 100. La note globale du pays est une moyenne des notes des 10 composantes.
Liberté Economique dans le monde (carte interactive)
Source : Indice de liberté économique, Heritage Foundation
Consultez l'analyse risque pays proposée par Credimundi.
L'indicateur de liberté politique fournit une évaluation annuelle de l'état de la liberté dans un pays, telle qu'elle est vécue par les individus. L'enquête mesure le degré de liberté à travers deux grandes catégories : la liberté politique et les libertés individuelles. Le processus de notation est basé sur une liste de 10 questions relatives aux droits politiques (sur le processus électoral, le pluralisme politique, la participation et le fonctionnement du gouvernement) et de 15 questions relatives aux libertés individuelles (sur la liberté d'expression, de croyance, le droit d'association, d'organisation et l’autonomie des individus). Des notes sont attribuées à chacune de ces questions sur une échelle de 0 à 4, où 0 représente le plus petit degré de liberté et 4 le plus grand degré de liberté. La note globale d’un pays est une moyenne des notes données à chaque question. Elle va de 1 à 7, 1 correspondant au plus haut degré de liberté et 7 au plus bas.
Liberté politique dans le monde (carte interactive)
Source : Liberté dans le monde, Freedom House
Le classement mondial, publié chaque année, permet de mesurer les violations de la liberté de la presse dans le monde. Il reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net-citoyens de chaque pays et les moyens mis en œuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. Au final, une note et une position sont attribuées à chaque pays. Afin d’établir ce classement, Reporters Sans Frontières a réalisé un questionnaire adressé aux organisations partenaires, aux 150 correspondant de RSF, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme, reprenant les principaux critères – 44 au total – permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. Ce questionnaire recense l’ensemble des atteintes directes contre des journalistes ou des net-citoyens (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces, etc.) ou contre les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions, etc.).
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