La situation politique et sécuritaire précaire qui caractérise la République centrafricaine (RCA) depuis 2013 a un impact négatif sur la croissance économique. D'un point de vue économique, le PIB de l'Afrique centrale, estimé à 1 530 milliards de francs CFA (environ 2,3 milliards d'euros) en 2023, est inférieur de 20 % en termes réels par rapport à 2012. La croissance économique récente a été principalement tirée par l'exploitation forestière, l'extraction de l'or et du diamant, ainsi que par la construction et les travaux publics. La croissance économique a connu une légère hausse, passant de 0,5 % en 2022 à 0,9 % en 2023, principalement sous l'influence d'une disponibilité restreinte de carburant et de performances agricoles mitigées. La pénurie de carburant a entraîné une hausse des coûts de transport et a perturbé la production et le commerce locaux. En outre, la production de diamants, un produit d'exportation important, a diminué de 6,7 % au cours de l'exercice 2022/23 en raison d'une baisse de la demande internationale dans un contexte de montée en puissance des diamants synthétiques. Les perspectives à moyen terme indiquent une reprise économique progressive, mais qui reste sujette à des défis. La croissance du PIB réel devrait se redresser lentement pour atteindre 1,3 % en 2024 et 1,8 % en moyenne en 2025-26, sous réserve de facteurs tels que le deuxième décaissement de l'aide budgétaire de la Banque africaine de développement (BAD) et les ajustements politiques visant à améliorer la disponibilité des carburants (données de la Banque mondiale).
Depuis 2020, les vulnérabilités macro-budgétaires de la République centrafricaine se sont aggravées en raison d'une succession de chocs externes, notamment la recrudescence de l'insécurité et de la violence, la pandémie de COVID-19 et l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Ces chocs ont mis à rude épreuve les finances publiques, accentué les pressions inflationnistes, mis en péril la sécurité alimentaire et entravé les initiatives de réduction de la pauvreté. En outre, les chocs liés au climat, tels que les sécheresses et les inondations, persistent, exacerbant une situation humanitaire déjà désastreuse, en particulier dans les régions reculées. Malgré les améliorations en cours, le solde budgétaire global reste structurellement déficitaire en 2023, la dette publique augmentant pour atteindre 55,7 % du PIB. Les pénuries de carburant au cours du dernier trimestre de l'année ont entraîné une baisse de la collecte de la taxe sur les produits pétroliers, ce qui a contribué au déficit. Les efforts de mobilisation des recettes intérieures, y compris la mise en œuvre d'une nouvelle taxe sur les communications électroniques, ainsi que le contrôle des dépenses courantes et l'augmentation des dons extérieurs, ont facilité la réduction des déséquilibres budgétaires globaux en 2023. Cependant, la dette intérieure devrait atteindre 21 % du PIB en 2023, avec des rendements sur les émissions à 3 ans qui se maintiennent autour de 11 %, parmi les plus élevés de la région CEMAC. Malgré la hausse des coûts de transport, l'inflation a reculé de 5,6 % en 2022 à 3,0 % en 2023, marquant ainsi son niveau le plus bas depuis 2021. Toutefois, l'inflation devrait dépasser le plafond régional en 2024 et rester élevée à moyen terme (Banque mondiale). Selon le FMI, plusieurs défis économiques et sociaux persistent à court et moyen terme. Tout d'abord, la crise actuelle du secteur de l'énergie, en particulier des carburants et de l'électricité, continue d'affecter à la fois l'activité commerciale et le bien-être des ménages. Deuxièmement, une série de chocs récents, associés à des filets de sécurité sociale inadéquats, ont exacerbé la crise humanitaire complexe à laquelle le pays est confronté. Enfin, ces défis sont encore exacerbés par la marge de manœuvre budgétaire limitée dont dispose le gouvernement, compte tenu des risques accrus liés à la dette publique. Outre le FMI, divers partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l'Union européenne, sont activement engagés en République centrafricaine. Leurs interventions englobent un large éventail de projets dans de multiples secteurs.
La pauvreté persiste à des niveaux élevés, avec une estimation de 65,9 % de la population vivant dans l'extrême pauvreté en 2023, définie comme tombant sous le seuil international de pauvreté de 2,15 USD par personne et par jour (PPA 2017). Le taux d'extrême pauvreté devrait augmenter d'un point de pourcentage au cours des deux prochaines années en raison de la croissance négative par habitant (Banque mondiale). Au 31 décembre 2023, le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays s'élevait à environ 511 803 individus, tandis qu'environ 754 421 personnes étaient enregistrées en tant que réfugiés dans les pays voisins. Par ailleurs, la Banque mondiale a estimé le taux de chômage du pays à 6,3 % en 2023, tandis que le PIB par habitant (PPA) s'élevait à 973 USD, soit l'avant-dernier rang mondial.
Indicateurs de croissance | 2022 | 2023 (E) | 2024 (E) | 2025 (E) | 2026 (E) |
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PIB (milliards USD) | 2,46 | 2,63 | 2,81 | 2,99 | 3,17 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 0,5 | 0,7 | 1,3 | 1,7 | 1,9 |
PIB par habitant (USD) | 490 | 514 | 538 | 559 | 580 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 54,2 | 55,7 | 55,6 | 54,4 | 50,7 |
Taux d'inflation (%) | 5,6 | 3,2 | 4,7 | 4,6 | 3,8 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -0,31 | -0,24 | -0,22 | -0,20 | -0,17 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -12,7 | -9,0 | -7,7 | -6,7 | -5,4 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database - October 2021.
Note : (e) Donnée estimée
Indicateurs monétaires | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
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Franc CFA BEAC (XAF) - Taux de change annuel moyen pour 1 MAD | 60,46 | 60,06 | 59,21 | 61,03 | 60,61 |
Source : Banque Mondiale - Dernières données disponibles.
Répartition de l'activité économique par secteur | Agriculture | Industrie | Services |
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Emploi par secteur (en % de l'emploi total) | 68,5 | 6,7 | 24,8 |
Valeur ajoutée (en % du PIB) | 29,3 | 19,0 | 40,6 |
Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) | -2,4 | -3,9 | 0,6 |
Source : Banque Mondiale - Dernières données disponibles.
2018 | 2019 | 2020 | |
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Population active | 1.874.453 | 1.910.933 | 1.922.667 |
Source : International Labour Organization, ILOSTAT database
2017 | 2018 | 2019 | |
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Taux d'activité total | 73,10% | 72,80% | 72,48% |
Taux d'activité des hommes | 80,51% | 79,98% | 79,42% |
Taux d'activité des femmes | 65,84% | 65,76% | 65,68% |
Source : International Labour Organization, ILOSTAT database
L'indicateur de liberté économique mesure dix composantes de la liberté économique, regroupées en quatre grandes catégories : la règle de droit (droits de propriété, niveau de corruption) ; Le rôle de l'Etat (la liberté fiscale, les dépenses du gouvernement) ; L'efficacité des réglementations (la liberté d'entreprise, la liberté du travail, la liberté monétaire) ; L'ouverture des marchés (la liberté commerciale, la liberté d'investissement et la liberté financière). Chacune de ces 10 composantes est notée sur une échelle de 0 à 100. La note globale du pays est une moyenne des notes des 10 composantes.
Liberté Economique dans le monde (carte interactive)
Source : Indice de liberté économique, Heritage Foundation
Consultez l'analyse risque pays proposée par Credimundi.
L'indicateur de liberté politique fournit une évaluation annuelle de l'état de la liberté dans un pays, telle qu'elle est vécue par les individus. L'enquête mesure le degré de liberté à travers deux grandes catégories : la liberté politique et les libertés individuelles. Le processus de notation est basé sur une liste de 10 questions relatives aux droits politiques (sur le processus électoral, le pluralisme politique, la participation et le fonctionnement du gouvernement) et de 15 questions relatives aux libertés individuelles (sur la liberté d'expression, de croyance, le droit d'association, d'organisation et l’autonomie des individus). Des notes sont attribuées à chacune de ces questions sur une échelle de 0 à 4, où 0 représente le plus petit degré de liberté et 4 le plus grand degré de liberté. La note globale d’un pays est une moyenne des notes données à chaque question. Elle va de 1 à 7, 1 correspondant au plus haut degré de liberté et 7 au plus bas.
Liberté politique dans le monde (carte interactive)
Source : Liberté dans le monde, Freedom House
Le classement mondial, publié chaque année, permet de mesurer les violations de la liberté de la presse dans le monde. Il reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net-citoyens de chaque pays et les moyens mis en œuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. Au final, une note et une position sont attribuées à chaque pays. Afin d’établir ce classement, Reporters Sans Frontières a réalisé un questionnaire adressé aux organisations partenaires, aux 150 correspondant de RSF, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme, reprenant les principaux critères – 44 au total – permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. Ce questionnaire recense l’ensemble des atteintes directes contre des journalistes ou des net-citoyens (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces, etc.) ou contre les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions, etc.).
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