Depuis 2021, le Liberia a connu une croissance économique constante, mais pas à un rythme suffisant pour accélérer les efforts de réduction de la pauvreté. L'économie libérienne se remettait encore de la récession causée par le virus Ebola, la chute des prix des produits de base et le retrait progressif de la mission de maintien de la paix des Nations unies (UNMIL) lorsque la pandémie de Covid-19 a éclaté. En 2023, l'économie du Liberia a connu une croissance estimée à 4,7 %, principalement alimentée par l'exploitation minière, en particulier la production d'or. Toutefois, la croissance du secteur primaire a été faible, les principales productions agricoles comme le caoutchouc et l'huile de palme brute ayant diminué respectivement de 2,0 % et de 10,7 % en glissement annuel. Le secteur secondaire a progressé de 13,9 %, sous l'impulsion du secteur minier, la production d'or ayant augmenté de 16,4 % (en glissement annuel) en raison d'une demande internationale accrue, tandis que la production de minerai de fer a augmenté de 1,0 % (en glissement annuel). Dans le secteur manufacturier, la production de ciment a augmenté de 5,6 % en raison de l'accroissement de l'activité de construction. Le secteur des services a également progressé, quoique plus modestement, de 3,8 %. L'économie devrait croître de 5,4 % en 2024 et de 5,9 % par an en moyenne entre 2024 et 2026 (données de la Banque mondiale).
En 2023, le déficit budgétaire du Liberia est resté élevé, s'établissant à environ 5,5 % du PIB. Cette situation s'explique principalement par la diminution des recettes et des dons, ainsi que par l'augmentation des dépenses de consommation. Le déficit a été largement couvert par des ressources concessionnelles, notamment des prêts de soutien budgétaire et des droits de tirage spéciaux du FMI. En mars 2024, le nouveau gouvernement a soumis un budget révisé pour 2024 à l'assemblée législative pour approbation. Les projections indiquent que le déficit budgétaire devrait diminuer pour atteindre une moyenne de 3,3 % du PIB à moyen terme, le gouvernement renforçant la mobilisation des ressources nationales et le contrôle des dépenses (Banque mondiale). Selon les estimations du FMI, le ratio dette/PIB s'élèvera à 52,3 % en 2023. L'inflation globale a grimpé à 10,1 % en 2023, contre 7,6 % en 2022, en raison de l'augmentation des prix des transports et des denrées alimentaires, ainsi que de l'affaiblissement du dollar libérien. Toutefois, le resserrement de la politique monétaire devrait atténuer les pressions inflationnistes et ramener l'inflation à 5,4 % d'ici 2026. En 2023, la Banque centrale du Liberia (CBL) a procédé à deux augmentations du taux directeur en mai et juillet, totalisant 500 points de base pour atteindre 20,0 %, dans le but de freiner l'inflation. En outre, la CBL a supprimé le plafond du montant offert pour les bons de la CBL afin de gérer la sursouscription, d'absorber l'excès de liquidité dans le système bancaire et d'améliorer les opérations de politique monétaire. Le secteur financier a maintenu une capitalisation satisfaisante, avec un ratio minimum d'adéquation des fonds propres de 21,2 %. Les autorités libériennes restent attachées au programme de réforme convenu avec le FMI et visant à préserver la stabilité macroéconomique, à promouvoir une croissance durable et inclusive et à remédier aux faiblesses de la gouvernance. La stabilité macroéconomique est essentielle, mais elle doit être complétée par des réformes institutionnelles, des améliorations de l'environnement des entreprises et des améliorations substantielles des services de base et des infrastructures pour libérer le potentiel de croissance du pays (Banque mondiale).
Le Liberia reste un pays pauvre, avec un taux de chômage élevé (on ne dispose pas de chiffres fiables, mais l'estimation de l'OIT modélisée par la Banque mondiale est de 2,9 % pour 2023). Il fait partie des cinq pays les plus pauvres du monde ; cependant, le taux d'extrême pauvreté internationale (2,15 USD par personne et par jour) devrait avoir diminué de 1,1 point de pourcentage pour atteindre 31,3 % en 2023, contre 32,4 % en 2022. Le Liberia affiche également l'un des taux de mortalité infantile et maternelle les plus élevés. Le PIB par habitant (PPA) du pays est estimé à seulement 1 570 USD en 2022.
Indicateurs de croissance | 2022 | 2023 (E) | 2024 (E) | 2025 (E) | 2026 (E) |
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PIB (milliards USD) | 3,97 | 4,39 | 4,75 | 5,07 | 5,48 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 4,8 | 4,6 | 5,3 | 6,2 | 6,2 |
PIB par habitant (USD) | 749 | 808 | 855 | 890 | 941 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 53,9 | 55,7 | 56,5 | 57,7 | 57,9 |
Taux d'inflation (%) | 7,6 | 10,1 | 6,3 | 5,1 | 5,1 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -0,76 | -1,16 | -1,18 | -1,24 | -1,30 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -19,0 | -26,5 | -24,8 | -24,5 | -23,7 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database - October 2021.
Note : (e) Donnée estimée
Indicateurs monétaires | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
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Dollar libérien (LRD) - Taux de change annuel moyen pour 1 MAD | 10,45 | 11,63 | 15,35 | 0,10 | 0,11 |
Source : Banque Mondiale - Dernières données disponibles.
Répartition de l'activité économique par secteur | Agriculture | Industrie | Services |
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Emploi par secteur (en % de l'emploi total) | 40,6 | 8,1 | 51,3 |
Valeur ajoutée (en % du PIB) | 36,2 | 21,4 | 37,2 |
Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) | 7,4 | 7,7 | 1,4 |
Source : Banque Mondiale - Dernières données disponibles.
2018 | 2019 | 2020 | |
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Population active | 2.165.330 | 2.226.993 | 2.193.679 |
Source : International Labour Organization, ILOSTAT database
2017 | 2018 | 2019 | |
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Taux d'activité total | 77,49% | 77,28% | 77,08% |
Taux d'activité des hommes | 81,51% | 81,11% | 80,74% |
Taux d'activité des femmes | 73,48% | 73,44% | 73,42% |
Source : International Labour Organization, ILOSTAT database
L'indicateur de liberté économique mesure dix composantes de la liberté économique, regroupées en quatre grandes catégories : la règle de droit (droits de propriété, niveau de corruption) ; Le rôle de l'Etat (la liberté fiscale, les dépenses du gouvernement) ; L'efficacité des réglementations (la liberté d'entreprise, la liberté du travail, la liberté monétaire) ; L'ouverture des marchés (la liberté commerciale, la liberté d'investissement et la liberté financière). Chacune de ces 10 composantes est notée sur une échelle de 0 à 100. La note globale du pays est une moyenne des notes des 10 composantes.
Liberté Economique dans le monde (carte interactive)
Source : Indice de liberté économique, Heritage Foundation
Consultez l'analyse risque pays proposée par Credimundi.
L'indicateur de liberté politique fournit une évaluation annuelle de l'état de la liberté dans un pays, telle qu'elle est vécue par les individus. L'enquête mesure le degré de liberté à travers deux grandes catégories : la liberté politique et les libertés individuelles. Le processus de notation est basé sur une liste de 10 questions relatives aux droits politiques (sur le processus électoral, le pluralisme politique, la participation et le fonctionnement du gouvernement) et de 15 questions relatives aux libertés individuelles (sur la liberté d'expression, de croyance, le droit d'association, d'organisation et l’autonomie des individus). Des notes sont attribuées à chacune de ces questions sur une échelle de 0 à 4, où 0 représente le plus petit degré de liberté et 4 le plus grand degré de liberté. La note globale d’un pays est une moyenne des notes données à chaque question. Elle va de 1 à 7, 1 correspondant au plus haut degré de liberté et 7 au plus bas.
Liberté politique dans le monde (carte interactive)
Source : Liberté dans le monde, Freedom House
Le classement mondial, publié chaque année, permet de mesurer les violations de la liberté de la presse dans le monde. Il reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net-citoyens de chaque pays et les moyens mis en œuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. Au final, une note et une position sont attribuées à chaque pays. Afin d’établir ce classement, Reporters Sans Frontières a réalisé un questionnaire adressé aux organisations partenaires, aux 150 correspondant de RSF, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme, reprenant les principaux critères – 44 au total – permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. Ce questionnaire recense l’ensemble des atteintes directes contre des journalistes ou des net-citoyens (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces, etc.) ou contre les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions, etc.).
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