L'environnement économique du Burundi est caractérisé par un piège de fragilité, aggravé par une pauvreté persistante. Les vulnérabilités persistantes comprennent l'instabilité politique, la faiblesse des institutions, la croissance rapide de la population et la dégradation de l'environnement. Les obstacles économiques comprennent une faible productivité, une forte dépendance à l'égard de l'aide étrangère, des infrastructures insuffisantes et une diversification limitée. L'agriculture représente 40 % du PIB et emploie plus de 90 % de la main-d'œuvre, tandis que l'industrialisation reste minime, les exportations étant principalement axées sur le café et le thé. En 2023, la croissance économique s'est accélérée pour atteindre 2,7 %, contre 1,8 % en 2022. Cette évolution a été soutenue par des précipitations favorables et des investissements publics et privés continus. La croissance économique devrait atteindre 3,8 % en 2024, sous l'effet d'une pluviométrie favorable, d'une reprise progressive des investissements dans le secteur minier, d'initiatives stratégiques d'investissement public et des effets en cascade des réformes des politiques fiscales, monétaires et de change (Banque mondiale).
En 2023, la réduction des dépenses a contribué à ramener le déficit budgétaire à 7,7 % du PIB, contre 10,7 % l'année précédente. Le déficit a été principalement financé par des prêts nationaux à court terme et à taux d'intérêt élevé accordés par les banques et par les avances de la Banque centrale, ce qui indique une dépendance à l'égard des instruments de la dette nationale. En conséquence, la dette publique a augmenté pour atteindre 72,4 % du PIB, contre 68,4 % en 2022. Le déficit de la balance courante est resté élevé, à 13,9 % du PIB en 2023, sous l'effet de la flambée des prix du pétrole et de l'atonie des exportations due à des retards dans les négociations de contrats miniers. Les envois de fonds ont diminué, entraînant une réduction des transferts courants nets, bien que les soldes du compte de capital aient bénéficié d'une augmentation des dons de projets. Le déficit budgétaire devrait être ramené à 4,7 % du PIB en 2024, puis à 3,2 % en 2026, grâce à la numérisation de l'administration fiscale et à la réévaluation des dépenses non essentielles, avec le soutien du programme FCE du FMI. La dette publique devrait diminuer de 6 points de pourcentage par rapport à son niveau de 2022, pour atteindre 58,8 % du PIB en 2026. L'inflation a atteint en moyenne 27,1 % en 2023, contre 18,8 % l'année précédente. Cependant, elle devrait diminuer en 2024 et au-delà, en partie grâce à la baisse des prix des denrées alimentaires résultant d'une production agricole favorable et de la tendance à la baisse des prix des produits de base. Les priorités du gouvernement restent de soutenir la reprise économique et sociale et de répondre aux besoins de financement extérieur et aux besoins budgétaires. Les politiques macroéconomiques sont axées sur une politique budgétaire prudente, la stabilité des prix et du secteur financier, la viabilité extérieure, l'augmentation de la couverture des réserves de change, l'amélioration de la compétitivité et le renforcement de la gouvernance (FMI).
La faible croissance économique par rapport à la croissance démographique entraîne une augmentation continue du taux de pauvreté, 62 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté de la Banque mondiale, qui est de 2,15 USD par jour en 2023. Sur la base de la trajectoire actuelle, la pauvreté devrait persister à 61,9 % en 2024. D'importantes réformes structurelles sont impératives pour stimuler la croissance du secteur privé non agricole, améliorer la productivité agricole et garantir une population bien éduquée et en bonne santé. Le taux de PIB par habitant (PPA) du pays a été estimé à 836 USD en 2022 par la Banque mondiale, soit le niveau le plus bas au monde. Le chômage est également endémique, en particulier chez les jeunes citoyens, bien que les chiffres officiels de la Banque mondiale indiquent un taux de chômage de 0,9 % en 2023.
Indicateurs de croissance | 2022 | 2023 (E) | 2024 (E) | 2025 (E) | 2026 (E) |
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PIB (milliards USD) | 3,92 | 4,22 | 3,08 | 3,30 | 3,79 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | 1,8 | 2,7 | 4,3 | 5,4 | 6,0 |
PIB par habitant (USD) | 311 | 325 | 230 | 240 | 267 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 68,4 | 62,8 | 72,7 | 62,7 | 56,4 |
Taux d'inflation (%) | 18,9 | 27,0 | 22,0 | 20,0 | 16,0 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -0,63 | -0,56 | -0,53 | -0,51 | -0,52 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -16,2 | -13,3 | -17,3 | -15,3 | -13,6 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database - October 2021.
Note : (e) Donnée estimée
Indicateurs monétaires | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
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Franc du Burundi (BIF) - Taux de change annuel moyen pour 1 MAD | 168,71 | 178,40 | 184,42 | 192,25 | 201,65 |
Source : Banque Mondiale - Dernières données disponibles.
Répartition de l'activité économique par secteur | Agriculture | Industrie | Services |
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Emploi par secteur (en % de l'emploi total) | 85,9 | 3,6 | 10,5 |
Valeur ajoutée (en % du PIB) | 27,6 | 10,6 | 45,4 |
Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) | -0,8 | 3,2 | 3,1 |
Source : Banque Mondiale - Dernières données disponibles.
2018 | 2019 | 2020 | |
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Population active | 4.822.374 | 4.987.390 | 5.134.416 |
Source : International Labour Organization, ILOSTAT database
2017 | 2018 | 2019 | |
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Taux d'activité total | 79,80% | 79,94% | 80,00% |
Taux d'activité des hommes | 78,03% | 78,19% | 78,25% |
Taux d'activité des femmes | 81,51% | 81,63% | 81,69% |
Source : International Labour Organization, ILOSTAT database
L'indicateur de liberté économique mesure dix composantes de la liberté économique, regroupées en quatre grandes catégories : la règle de droit (droits de propriété, niveau de corruption) ; Le rôle de l'Etat (la liberté fiscale, les dépenses du gouvernement) ; L'efficacité des réglementations (la liberté d'entreprise, la liberté du travail, la liberté monétaire) ; L'ouverture des marchés (la liberté commerciale, la liberté d'investissement et la liberté financière). Chacune de ces 10 composantes est notée sur une échelle de 0 à 100. La note globale du pays est une moyenne des notes des 10 composantes.
Liberté Economique dans le monde (carte interactive)
Consultez l'analyse risque pays proposée par Credimundi.
L'indicateur de liberté politique fournit une évaluation annuelle de l'état de la liberté dans un pays, telle qu'elle est vécue par les individus. L'enquête mesure le degré de liberté à travers deux grandes catégories : la liberté politique et les libertés individuelles. Le processus de notation est basé sur une liste de 10 questions relatives aux droits politiques (sur le processus électoral, le pluralisme politique, la participation et le fonctionnement du gouvernement) et de 15 questions relatives aux libertés individuelles (sur la liberté d'expression, de croyance, le droit d'association, d'organisation et l’autonomie des individus). Des notes sont attribuées à chacune de ces questions sur une échelle de 0 à 4, où 0 représente le plus petit degré de liberté et 4 le plus grand degré de liberté. La note globale d’un pays est une moyenne des notes données à chaque question. Elle va de 1 à 7, 1 correspondant au plus haut degré de liberté et 7 au plus bas.
Liberté politique dans le monde (carte interactive)
Source : Liberté dans le monde, Freedom House
Le classement mondial, publié chaque année, permet de mesurer les violations de la liberté de la presse dans le monde. Il reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net-citoyens de chaque pays et les moyens mis en œuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. Au final, une note et une position sont attribuées à chaque pays. Afin d’établir ce classement, Reporters Sans Frontières a réalisé un questionnaire adressé aux organisations partenaires, aux 150 correspondant de RSF, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme, reprenant les principaux critères – 44 au total – permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. Ce questionnaire recense l’ensemble des atteintes directes contre des journalistes ou des net-citoyens (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces, etc.) ou contre les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions, etc.).
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