Dans cette page : Le contexte économique | Le contexte politique
L'Argentine a une longue histoire d'instabilité politique et économique - avec d'importantes fluctuations de croissance chaque année. Après deux années de récession (-1,6% en 2023, -3,5% en 2024), le PIB devrait croître de 5% en 2025 et 2026 (FMI). La croissance trimestrielle a rebondi à 3,4% au T3/2024, selon un indicateur d'activité mensuel. L'agriculture, l'élevage et l'exploitation minière ont mené l'expansion, tandis que l'industrie manufacturière, la construction et le commerce ont également connu une forte reprise. Le crédit réel augmente. À l'horizon des prévisions, la reprise sera tirée par des gains de salaires réels, une baisse de l'inflation et un marché du travail plus solide, ce qui stimulera la consommation privée. Les investissements augmenteront grâce à l'amélioration de la confiance et à un nouveau régime préférentiel pour les grands projets. Les importations devraient dépasser la croissance des exportations à mesure que la demande intérieure se redressera. Toutefois, les retards dans les réformes prévues constituent un risque majeur de détérioration de la situation.
Le gouvernement dirigé par Milei, qui a pris ses fonctions en décembre 2023, doit impérativement assainir les finances publiques pour stabiliser l'économie. Les autorités poursuivent un programme de stabilisation économique axé sur un ajustement budgétaire agressif pour inverser le financement monétaire passé de la BCRA, un taux de change rampant, des taux d'intérêt réels négatifs pour réduire les engagements en pesos, et le maintien des contrôles de change pour soutenir ces mesures. En 2024, l'Argentine a réalisé son premier excédent budgétaire depuis plus d'une décennie, totalisant 1,76 trillion d'ARS (0,3 % du PIB). L'excédent budgétaire primaire, hors paiements de la dette, a atteint 10,41 billions d'ARS (1,8 % du PIB). À la mi-2024, le Congrès a approuvé un paquet fiscal abaissant le plancher de l'impôt sur le revenu et ajustant la taxe sur les biens personnels, ce qui devrait augmenter les recettes de 0,5 % du PIB par an. Entre-temps, le refus de Milei de soumettre le budget 2025 au Congrès a suscité des réactions négatives de la part des gouverneurs provinciaux, car il cherche à garder le contrôle des dépenses publiques face aux demandes d'augmentation du financement des travaux publics et des pensions locales. Le budget 2025 vise à équilibrer le budget global et exige des réductions automatiques des dépenses pour couvrir les déficits de recettes. Parallèlement à la réduction du déficit, le ratio de la dette nationale au PIB est passé de 155,4 % en 2023 à 91,5 % l'année dernière et devrait suivre une tendance à la baisse pour s'établir à environ 68 % d'ici 2026 (FMI). L'Argentine est un pays en proie à l'hyperinflation ; cependant, 2024 a montré des signes positifs, l'inflation étant tombée à 117,8, soit 93,6 points de moins qu'en 2023, lorsque les prix ont augmenté de 211,4 %, un record (données INDEC).
Malgré les défis, le marché du travail reste résilient, avec un taux de chômage de 8,2 % en 2024, bien qu'il ait augmenté par rapport à l'année précédente (6,1 % - FMI). Néanmoins, l'informalité a fait un bond, approchant les 40 % de la population active (OCDE). Le FMI s'attend à ce que le taux de chômage reste relativement stable au cours de la période de prévision. Le gouvernement argentin a rencontré des difficultés pour lutter contre les niveaux élevés de pauvreté, qui touchent plus de 40 % de la population, et la situation sociale du pays est caractérisée par des tensions sous-jacentes constantes entre le gouvernement et les syndicats au sujet des réformes annoncées. Le pays est également divisé entre les autorités centrales et décentralisées en ce qui concerne la répartition des recettes fédérales.
Indicateurs de croissance | 2023 (E) | 2024 (E) | 2025 (E) | 2026 (E) | 2027 (E) |
---|---|---|---|---|---|
PIB (milliards USD) | 645,51 | 604,38 | 574,20 | 611,29 | 647,76 |
PIB (croissance annuelle en %, prix constant) | -1,6 | -3,5 | 5,0 | 5,0 | 3,9 |
PIB par habitant (USD) | 13.823 | 12.814 | 12.054 | 12.706 | 13.330 |
Solde des finances publiques (en % du PIB) | -4,9 | 0,5 | 0,7 | 1,2 | 1,2 |
Endettement de l'Etat (en % du PIB) | 155,4 | 91,5 | 78,5 | 68,0 | 59,8 |
Taux d'inflation (%) | 133,5 | 229,8 | 62,7 | 31,8 | 17,5 |
Taux de chômage (% de la population active) | 6,1 | 8,2 | 7,6 | 7,2 | 7,0 |
Balance des transactions courantes (milliards USD) | -20,96 | 3,58 | 3,23 | 4,69 | 6,67 |
Balance des transactions courantes (en % du PIB) | -3,2 | 0,6 | 0,6 | 0,8 | 1,0 |
Source : FMI - World Economic Outlook Database, Dernières données disponibles.
Note : (E) Données estimées
Malgré les récentes difficultés économiques, l'Argentine continue de jouer un rôle important dans l'économie mondiale, notamment en ce qui concerne sa production agricole. Le secteur est principalement basé sur l'élevage (la production de bétail est un secteur économique clé et une source majeure de revenus d'exportation), la culture de céréales (blé, maïs et soja transgénique), les agrumes, le tabac, le thé et les raisins (principalement pour la production de vin). L'Argentine est le premier exportateur mondial de produits dérivés du soja et le troisième producteur mondial de ces produits. Le secteur agricole représente 5,9 % du PIB du pays et emploie 1 % de la population, selon la Banque mondiale. De plus, étant donné que le pays est riche en ressources énergétiques, l'Argentine dispose également d'un grand potentiel en termes de matières premières : elle est le quatrième producteur de gaz naturel d'Amérique latine, elle possède la troisième réserve mondiale de gaz de schiste et la quatrième réserve de lithium. Les exportations agricoles sont une source importante de revenus pour l'Argentine : les dernières projections pour 2024 faisaient état d'une valeur de 30,5 milliards USD d'exportations pour l'année.
Selon les dernières données de la Banque mondiale, le secteur industriel représente 25,1 % du PIB et emploie 23 % de la population. Les secteurs les plus importants sont l'agroalimentaire, la construction automobile, la pétrochimie et l'électronique. Historiquement, l'Argentine est connue pour sa production agricole, qui reste un élément important de son paysage industriel, la transformation des aliments jouant un rôle vital dans l'économie. La construction automobile est également un secteur clé, plusieurs multinationales étant présentes dans le pays. Ces dernières années, l'accent a été mis sur les énergies renouvelables, en particulier l'énergie éolienne et solaire, car l'Argentine cherche à diversifier ses sources d'énergie et à réduire sa dépendance aux combustibles traditionnels. Selon les données de l'INDEC, l'activité industrielle de l'Argentine a chuté de 9,4 % en 2024, bien qu'elle ait connu une reprise annuelle en décembre (+8,4 %) après 18 mois consécutifs de baisse.
Le secteur des services est le plus grand contributeur au PIB, représentant 53,1 %, et il emploie 76 % de la main-d'œuvre active. Les principales activités sont la finance, le tourisme, les télécommunications, les soins de santé, l'éducation et le commerce de détail. La finance, en particulier la banque et l'assurance, joue un rôle important dans l'économie argentine (environ 5,1 % du PIB). Le tourisme est essentiel et on estime qu'il représente près de 9 % du PIB du pays (données WTTC). Les secteurs de la santé et de l'éducation continuent de se développer, et le commerce de détail et les services aux consommateurs sont également importants. La contribution globale du secteur commercial au PIB s'élève à environ 15 %, selon les chiffres officiels du gouvernement.
Répartition de l'activité économique par secteur | Agriculture | Industrie | Services |
---|---|---|---|
Emploi par secteur (en % de l'emploi total) | 0,6 | 23,0 | 76,4 |
Valeur ajoutée (en % du PIB) | 5,9 | 25,1 | 53,1 |
Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) | -22,9 | -0,2 | 0,8 |
Source : Banque Mondiale, Dernières données disponibles.
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L'indicateur de liberté économique mesure dix composantes de la liberté économique, regroupées en quatre grandes catégories : la règle de droit (droits de propriété, niveau de corruption) ; Le rôle de l'Etat (la liberté fiscale, les dépenses du gouvernement) ; L'efficacité des réglementations (la liberté d'entreprise, la liberté du travail, la liberté monétaire) ; L'ouverture des marchés (la liberté commerciale, la liberté d'investissement et la liberté financière). Chacune de ces 10 composantes est notée sur une échelle de 0 à 100. La note globale du pays est une moyenne des notes des 10 composantes.
Le classement de l'environnement des affaires mesure la qualité ou l'attractivité de l'environnement des affaires dans les 82 pays couverts par les prévisions de The Economist. Cet indicateur est défini par l'analyse de 10 critères : l'environnement politique, l'environnement macro-économique, les opportunités d'affaires, les politiques à l'égard de la libre entreprise et de la concurrence, les politiques à l'égard de l'investissement étranger, le commerce extérieur et le contrôle des changes, les taux d'imposition, le financement des projets, le marché du travail et la qualité des infrastructures.
Source : The Economist Intelligence Unit - Business Environment Rankings 2020-2024
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Le classement mondial, publié chaque année, permet de mesurer les violations de la liberté de la presse dans le monde. Il reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les net-citoyens de chaque pays et les moyens mis en œuvre par les Etats pour respecter et faire respecter cette liberté. Au final, une note et une position sont attribuées à chaque pays. Afin d’établir ce classement, Reporters Sans Frontières a réalisé un questionnaire adressé aux organisations partenaires, aux 150 correspondant de RSF, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme, reprenant les principaux critères – 44 au total – permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. Ce questionnaire recense l’ensemble des atteintes directes contre des journalistes ou des net-citoyens (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces, etc.) ou contre les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions, etc.).
L'indicateur de liberté politique fournit une évaluation annuelle de l'état de la liberté dans un pays, telle qu'elle est vécue par les individus. L'enquête mesure le degré de liberté à travers deux grandes catégories : la liberté politique et les libertés individuelles. Le processus de notation est basé sur une liste de 10 questions relatives aux droits politiques (sur le processus électoral, le pluralisme politique, la participation et le fonctionnement du gouvernement) et de 15 questions relatives aux libertés individuelles (sur la liberté d'expression, de croyance, le droit d'association, d'organisation et l’autonomie des individus). Des notes sont attribuées à chacune de ces questions sur une échelle de 0 à 4, où 0 représente le plus petit degré de liberté et 4 le plus grand degré de liberté. La note globale d’un pays est une moyenne des notes données à chaque question. Elle va de 1 à 7, 1 correspondant au plus haut degré de liberté et 7 au plus bas.
Liberté politique dans le monde (carte interactive)
Source : Liberté dans le monde, Freedom House
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